Course à pied : classement des pathologies les plus courantes chez les coureurs amateurs et leurs temps de récupération.
Mulvad B, Nielsen RO, Lind M, Ramskov D. Diagnoses and time to recovery among injured recreational runners in the RUN CLEVER trial. PLoS One. 2018 Oct 12;13(10):e0204742. doi: 10.1371/journal.pone.0204742. PMID: 30312310; PMCID: PMC6193581.
La course à pied en France
En 1979, il y avait moins de 500 coureurs réguliers en France (Fédération Française d’Athlétisme). Par la suite, la course à pied venue des États-Unis et portée par les marques de sport explose en France entre les années 1980 et 1990. En 2000, 3 millions de Français courraient, et depuis, le nombre de personnes pratiquant la course à pied n’a fait qu’augmenter. En effet, aujourd’hui, la course à pied est pratiquée par plusieurs millions de personnes en France (13,5 millions soit 27 % des Français de plus de 18 ans en 2017, Union sport&cycle).
Les coureurs ont un risque de mort prématurée diminué de 25 à 40 % et vivent approximativement 3 ans de plus que les non-coureurs 1Lee D chul, Brellenthin AG, Thompson PD, Sui X, Lee IM, Lavie CJ. Running as a Key Lifestyle Medicine for Longevity. Prog Cardiovasc Dis 2017;60:45–55. doi:10.1016/j.pcad.2017.03.005..
Incidence des différentes pathologies liées à la course à pied chez les coureurs amateurs
Une revue de littérature2Van Gent RN, Siem D, Van Middeloop M, Van Os AG, Bierma-Zeinstra SMA, Koes BW. Incidence and determinants of lower extremity running injuries in long distance runners: A systematic review. Sport En Geneeskd 2007;40:16–29. doi:10.1136/bjsm.2006.033548. (2007) montre que 19.4 à 79.3 % des coureurs développeront une pathologie liée à la course à pied. De plus, la plupart des pathologies liées à la course à pied sont connues pour avoir un taux important de récidive engendrant une diminution ou une cessation d’activité dans approximativement 30 à 90% des cas 3Van Gent RN, Siem D, Van Middeloop M, Van Os AG, Bierma-Zeinstra SMA, Koes BW. Incidence and determinants of lower extremity running injuries in long distance runners: A systematic review. Sport En Geneeskd 2007;40:16–29. doi:10.1136/bjsm.2006.033548..
Il existe autant de blessures que de coureurs
A. Delafontaine
Toutefois ces pathologies peuvent être regroupées en 2 catégories4Delafontaine A, Gagey O (19. .-. . . . . docteur en médecine)., Yelnik A, Soubeyrand M. Locomotion humaine : marche, course : bases fondamentales, évaluation clinique et applications thérapeutiques de l’enfant à l’adulte. 2018 :
- Les blessures traumatiques comprennent les blessures survenant lors de chutes, de chocs ou de mauvaises réceptions mais ne sont pas spécifiques de la course à pied (exemple : entorses, fractures).
- Les blessures par surcharge de contraintes mécaniques dépendent du sport pratiqué et correspondent à 50-70 % des pathologies liées à la course à pied. Ces blessures de surutilisation proviennent de l’augmentation des contraintes mécaniques subies par les structures anatomiques du corps humain. Par exemple, elles peuvent être le résultat d’une « mauvaise adaptation du corps, d’une mauvaise quantification de la charge, de l’intensité ou de la durée d’exercice ».
Il est intéressant de noter que le genou est l’articulation du membre inférieur la plus touchée chez le coureur suivi de la jambe et du pied 5Taunton. A retrospective case-control analysis of 2002 running injuries. Sport Med 2012:95–101. doi:10.1136/bjsm.36.2.95..

Le but de cette étude est de déterminer le taux d’incidence des différentes pathologies liées à la course à pied chez les coureurs amateurs. Les coureurs présentant une pathologie liée à la course à pied sont habituellement adressés à un kinésithérapeute par leur médecin et, en rééducation, les patients sont souvent inquiets quant au temps nécessaire à leur récupération. Afin de répondre à cette question, cet article a également pour but de rapporter le temps moyen de récupération* propre à chaque pathologie.
*Temps de récupération : temps entre l’apparition et la disparition complète de la douleur dans une zone anatomique spécifique.
Population concernée
– Population : coureur amateur (1 à 3 séances par semaine pendant au moins 6 mois) entre 18 et 65 ans (âge moyen : 39 ans)
– Fréquence : 3 séances par semaine (24 semaines de suivi)
Cette étude compare le risque de blessures entre 2 groupes d’entraînements :
– Groupe Intensité : fréquence d’entraînement fixe mais augmentation progressive de la vitesse
– Groupe Volume : augmentation de la fréquence des entraînements par semaine et vitesse lente ou modérée
Pathologies les plus courantes
32 % des participants se sont blessés au cours des 24 semaines de suivi et 25 types de pathologies furent identifiés. La pathologie la plus retrouvée est le syndrome de stress tibial médial (16%) suivi par la tendinopathie du tendon d’Achille (9%), le syndrome fémoro-patellaire (8%), le syndrome de l’essuie-glace (7%) et la fasciite plantaire (7%).
voir : fiche – syndrome de l’essuie-glace
Ces 5 pathologies représentent pas loin de la moitié des pathologies décrites.
Temps de récupération


Les pathologies décrites précédemment font également partie du top 10 des pathologies nécessitant le plus de temps de récupération. En moyenne, le temps moyen de récupération est de 56 jours. Si l’on regarde plus précisément, la récupération la plus rapide a été observée pour la fasciite plantaire (35 jours) et la plus longue pour le syndrome de stress tibial médial (70 jours).
Mais si l’on prend en compte l’ensemble des pathologies diagnostiquées, la lésion du ménisque médial suivi de l’atteinte des ischio-jambiers sont les pathologies qui ont nécessité le plus de jours de récupération avec respectivement 89 et 74 jours.

Conclusion
La course à pied est un sport aérobie de choix pour beaucoup de personnes du fait de son accessibilité, de son faible coût et de ses effets bénéfiques pour la santé 6Taunton. A retrospective case-control analysis of 2002 running injuries. Sport Med 2012:95–101. doi:10.1136/bjsm.36.2.95.. Parmi ceux-là on compte7Delafontaine A, Gagey O (19. .-. . . . . docteur en médecine)., Yelnik A, Soubeyrand M. Locomotion humaine : marche, course : bases fondamentales, évaluation clinique et applications thérapeutiques de l’enfant à l’adulte. 2018. :
- l’amélioration des conditions physiques (puissance et force musculaire, activité cardiovasculaire…)
- la lutte contre certaines pathologies (maladies cardiovasculaires, immunitaires, ostéoporose, insomnie…)
- l’augmentation de la confiance en soi
- l’amélioration de la gestion du stress
Pour autant, chez les amateurs, la course à pied est source de blessures parmi lesquelles on retrouve en tête le syndrome de stress tibial médial. Côté récupération, la plus rapide a été observée pour la fasciite plantaire (35 jours) et la plus longue pour le syndrome de stress tibial médial (70 jours).
Et si on veut aller plus loin, il est intéressant de noter que la plupart des pathologies liées à la course à pied sont connues pour avoir un taux important de récidive engendrant une diminution ou une cessation d’activité dans approximativement 30 à 90% des cas 8Van Gent RN, Siem D, Van Middeloop M, Van Os AG, Bierma-Zeinstra SMA, Koes BW. Incidence and determinants of lower extremity running injuries in long distance runners: A systematic review. Sport En Geneeskd 2007;40:16–29. doi:10.1136/bjsm.2006.033548..

– Aujourd’hui : Président & Fondateur de Yotéra
– Aujourd’hui : Activité libérale à mi-temps à Saint-Benoît (La Réunion) en tant qu’assistant
– Début de carrière salarié à l’Hôpital de La Timone Adulte à Marseille en service de réanimation (2 ans)
– 3 ans d’apprentissage à l’Hopital de la Timone Adulte
– Diplômé de l’IFMK de Marseille en 2019
Formations :
– Kiné Respiratoire et Ventilation Artificielle (M. MAFFEI, 2019)
– Rééducation de la main et du poignet (M. MESPLIE 2022)
– Physiopathologie, bilan & traitement posturo-fonctionnel du pied (M. GRAND, 2022)
Références
- 1Lee D chul, Brellenthin AG, Thompson PD, Sui X, Lee IM, Lavie CJ. Running as a Key Lifestyle Medicine for Longevity. Prog Cardiovasc Dis 2017;60:45–55. doi:10.1016/j.pcad.2017.03.005.
- 2Van Gent RN, Siem D, Van Middeloop M, Van Os AG, Bierma-Zeinstra SMA, Koes BW. Incidence and determinants of lower extremity running injuries in long distance runners: A systematic review. Sport En Geneeskd 2007;40:16–29. doi:10.1136/bjsm.2006.033548.
- 3Van Gent RN, Siem D, Van Middeloop M, Van Os AG, Bierma-Zeinstra SMA, Koes BW. Incidence and determinants of lower extremity running injuries in long distance runners: A systematic review. Sport En Geneeskd 2007;40:16–29. doi:10.1136/bjsm.2006.033548.
- 4Delafontaine A, Gagey O (19. .-. . . . . docteur en médecine)., Yelnik A, Soubeyrand M. Locomotion humaine : marche, course : bases fondamentales, évaluation clinique et applications thérapeutiques de l’enfant à l’adulte. 2018
- 5Taunton. A retrospective case-control analysis of 2002 running injuries. Sport Med 2012:95–101. doi:10.1136/bjsm.36.2.95.
- 6Taunton. A retrospective case-control analysis of 2002 running injuries. Sport Med 2012:95–101. doi:10.1136/bjsm.36.2.95.
- 7Delafontaine A, Gagey O (19. .-. . . . . docteur en médecine)., Yelnik A, Soubeyrand M. Locomotion humaine : marche, course : bases fondamentales, évaluation clinique et applications thérapeutiques de l’enfant à l’adulte. 2018.
- 8Van Gent RN, Siem D, Van Middeloop M, Van Os AG, Bierma-Zeinstra SMA, Koes BW. Incidence and determinants of lower extremity running injuries in long distance runners: A systematic review. Sport En Geneeskd 2007;40:16–29. doi:10.1136/bjsm.2006.033548.